Efficience et innéficience des marchés financiers
Si les années quatre-vingt marquent le début du développement accéléré des marchés financiers et des places boursières internationales, elles mettent aussi en lumière la fragilité du concept d'efficience des marchés financiers, à travers les crises qui les ont traversées. Ce concept exprime que le prix coté reflète fidèlement la réalité économique sous-jacente et permet donc une bonne prise de décision (achat ou vente), en toute connaissance de cause. Le marché est alors "efficient", dans la mesure où, en tant que mécanisme d'échange, l'information nécessaire à cet échange est correctement transmise par les prix.
Ce concept a été remis en cause au moment même où la globalisation et la libéralisation financières ont entraîné le développement des marchés financiers et la multiplication des produits financiers. En effet, les dysfonctionnements et les crises se sont multipliés à partir des années quatre-vingt jusqu'à aujourd'hui. Il a été ainsi observé un krach boursier important, celui du marché des actions de 1987, une crise des marchés obligataires au début des années quatre-vingt-dix, consécutive au niveau élevé des taux d'intérêt, ainsi que des crises locales, comme celle du Mexique en 1995 ou celle du Sud-Est asiatique en 1997-1998, qui a eu des répercussions sur l'ensemble du marché international des capitaux (risque systémique) ; tout comme la crise financière actuelle
Par conséquent, si la globalisation et la libéralisation des marchés financiers ont accru l'efficience des marchés financiers, les crises récentes ont contribué à s'interroger sur la nécessité de mettre en place une régulation afin de corriger les faiblesses du système financier et d'améliorer l'efficience des marchés.
I - Si la globalisation et la libéralisation des marchés financiers ont accru l'efficience de ces derniers, leur développement s'est fait de manière trop rapide, engendrant de nouveaux risques et dysfonctionnements illustrés par les crises récentes