Elargissement du monde
Question obligatoire – l’élargissement du Monde (XVe-XVIe siècles)
Programme
Horaires – 5 à 6 heures (entre 1H30 et 2H pour chacun des trois items)
Mise au point scientifique
Avec ce « nouveau » thème d’histoire moderne, c’est une conception récente de la période charnière des XVe-XVIe siècles qui est ici envisagée : est donc proscrit l’usage, si habituel, de « Grandes Découvertes », au profit d’un « élargissement du Monde », moins européo-centré et qui fait donc la part belle aux « autres » civilisations, ici ottomane, précolombienne(s), chinoise. Ce changement de vocabulaire et d’orientation historiographique n’est certes pas neuf : dès la fin des années 1960, Pierre Chaunu tentait d’imposer une « pensée globale »[1], qui s’est progressivement connectée à la « World History », une histoire forcément plus globale, décentrée de l’Europe et défendue par des historiens de tous horizons (notamment anglo-saxons) à partir des années 1980. Au Moyen-âge, les terres et les peuples connus par les Européens se limitaient à l’Eurasie, en incluant la frange septentrionale de l’Afrique jusqu’au Sahara. Mais l’Inde, la Chine, l’Extrême-Orient sont pour les Occidentaux des mondes lointains, sans parler des terres sibériennes ou himalayennes qui sont totalement inconnues. Pourtant, aux XVe et XVIe siècles, le monde connu par les Européens s’étend progressivement à toute la planète et à une grande partie des terres peuplées – l’œkoumène : à l’exception du cœur de l’Afrique et de l’Océanie, le monde des Européens correspond donc, pour la première fois, à la surface de la Terre, entraînant une interconnexion globale de multiples peuples. Ici, le programme invite donc à s’interroger sur les évolutions multiples qui ont conduit à une première forme de mondialisation, largement dominée par l’Europe, par la mise en relation culturelle, commerciale, humaine