Electre acte ii scéne 9
Jean Giraudoux
Commentaire de l'acte II scène 9
Dans l'Electre de Giraudoux, la jeune fille qu'Egisthe a voulu tenter d'éloigner du pouvoir en la mariant avec un jardinier retrouve à la veille de son mariage son frère Oreste, revenu secrètement d'exil. Elle le convint de la culpabilité d'Egisthe et de Clytemnestre dans le mort d'Agamemnon. Elle pousse Oreste à la vengeance aidée par les pauvres de la ville dont la femme Narcesse qui ont gardé d'Agamemnon un souvenir idéalisé. Le mendiant, représentant des dieux et du destin, personnage énigmatique, fait le récit du meurtre qui ne se passe pas sur la scène selon les lois du genre tragique.
Son récit fait apparaître essentiellement l'horreur de la scène et le rôle de la fatalité car Oreste n'a pas atteint ceux qu'il croyait atteindre. Du point de vue dramatique, le récit du mendiant se signale par son originalité. Il fait fi de l'illusion réaliste en racontant les évènements avant qu'ils ne se produisent et non à posteriori comme il est de règle.
I L'horreur du crime
Le passage de ce point de vue se subdivise en deux parties : l'assassinat de Clytemnestre et celui d'Egisthe.
En ce qui concerne Clytemnestre, l'horreur du crime se manifeste tout d'abord par un effet de contraste. Egisthe vient d'annoncer avec insistance que tout allait bien, que tout désormais irait bien. L'émeute semble apaisée et la situation contrôlée, tout devrait pouvoir repartir sur de bonnes bases lorsque le cri horrible retentit. L'horreur est alors mise en évidence par la violence des images à laquelle a recours le dramaturge. Clytemnestre est assimilée à une bête qu'on aime et son fils à un boucher. L'image est rendue plus bouleversant encore par son caractère barbare et contre-nature qui est souligné par la reprise du mendiant (On la saignait, son fils la saignait).
Tant qu'à Egisthe, sa mort est dramatique et pitoyable. Il se débat et lutte courageusement sans parvenir à dégainer son épée car il est encombré