electre
L'extrait se présente comme une conversation à quatre. Celle-ci se compose en réalité d'un double dialogue : entre le président et Agathe d'un côté ; et, de l'autre, l'étranger et le jardinier. Le dialogue entre les époux Théocathoclès confère au passage un air de comédie bourgeoise. L'entretien avec l'étranger achève de camper le personnage d'Electre.
Analyse :
I) Une scène de comédie bourgeoise
Agathe et son mari sont des bourgeois de fraîche date. Jean Giraudoux concentre sur eux les ridicules que, par une longue tradition satirique, la comédie réserve aux parvenus. Conjugalement, ils forment un couple médiocre ; professionnellement, le président est un magistrat dérisoire.
A. Un couple médiocre
En dépit des mots affectueux qu'ils se donnent ("chérie", "chéri"), le mari et la femme ne s'entendent ni ne s'estiment. Inbu de sa personne, le président méprise son épouse à qui, en plus d'impatience, il ordonne de se taire : "ne m'interrompt pas", "tais-toi". Par ces phrases à la fois parallèles et contradictoires, le mari se révèle autoritaire et stupide. Il dénie à sa femme tout droit à la parole. Agathe, quant à elle, ne brille guère par son intelligence, ainsi que l'attestent ses interruptions continuelles. Toutes, comme un phénomène d'écho, rebondissent sur un mot prononcé par son mari ("agréable", "adultère"). Agathe ne réfléchit pas, elle répète. Sa sottise éclate enfin dans sa réaction naïve de jeune étourdie : "Absolument... Pourquoi chéri ? Tu me l'as dit, j'ai