Elle s'appelait sarah courte analyse
Elle a à peine dix ans, vit tranquillement à Paris avec ses deux parents quand un coup frappé à la porte de leur domicile va faire basculer le destin d'une famille dans l'horreur. En effet, nous sommes en juillet 1942 et une page les plus sombres de l'histoire de la France est en train de se vivre au cœur de la capitale dénommée de manière raccourcie : la rafle du Vel d'hiv.
C'est l'histoire de cette fillette Sarah qui nous tient dans une puissance émotionnelle tout au long du récit de Tatiana de Rosnay, auteur de ce best seller mondial qui a donné naissance à un film.
Sarah, c'est l'histoire du combat à l'intérieur de soi, entre notre partie victime, notre partie persécutrice et notre partie sauveur. Une manière de revisiter ce récit tout à la fois profond, vivant et terrifiant sous la loupe de l'analyse transactionnelle et celle du triangle dramatique.
Sarah, déportée avec ses parents d'abord dans l'enceinte du vélodrome de Paris puis dans un camp proche de Paris a pu, avant la rafle, enfermer son petit frère dans une cachette avec une promesse : " Je reviendrai te chercher". Elle garde la clé précieusement au fond de sa poche. Dans un premier temps, elle se croit sauveur réellement de son petit frère et c'est ce qui lui redonne sens au cœur de l'horreur, de la promiscuité du Vel d'hiv où l'eau, la nourriture et l'hygiène minimum ne sont plus là.
Les jours s'écoulent, puis elle trouve le moyen de s'évader et rejoint, après moult péripéties, la capitale pour retrouver son petit frère. Or, en arrivant, l'appartement est occupé par une famille française et elle découvre son petit frère mort depuis plusieurs jours...prisonnier de sa cachette ! De ce jour, Sarah porte au plus profond d'elle une culpabilité qui n'aura de cesse de la poursuivre.
Le paradoxe de Sarah, c'est cette double contrainte ou tenaille interne : la victime et nous pourrions tous lui crier " Tu es d'abord une des pauvres victimes de l'élimination des juifs