Eloge de la folie chapitres 1 et 2
Contexte :
Mouvement littéraire : L’Humanisme (XVI° siècle)
Type de sujet : Commentaire littéraire
Texte étudié : L’Eloge de la folie, chapitre XL intégral
Auteur : Erasme (1466 – 1536 )
Introduction : Erasme, philosophe et théologien néerlandais, est surnommé « Le Prince des Humanistes ». Il publie l’Eloge de la Folie en 1509. Avec ce texte, il prend à contre-pied les théologiens et les grands penseurs de son époque en proposant une argumentation déconcertante et une critique virulente des travers humains et de l’ordre établi. Ces sont ces aspects de l’œuvre qui semblent avoir le plus d’intérêt. Il sera donc logique de se pencher sur ceux- ci.
Le plan détaillé : I- Une argumentation déconcertante
Dès le début du texte, Erasme tient á clarifier une situation peu évidente á l’aide d’un sous-titre : « C’est la Folie qui parle ». Il produit une personnification de la folie qu’il présente sous des traits humains. Cela lui permet, tout le long de l’œuvre, de se dissimuler derrière cette incarnation pour énoncer des vérités et des critiques qu’il ne pourrait pas formuler sans échapper à la censure, ou pire, à la police religieuse qui sévit encore en ce début de XVIème siècle. C’est donc la Folie qui prend la parole pour se plaindre du traitement injuste qu’elle subit : « (…) je sais tout le mal qu’on entend dire de la Folie, même chez les fous. »
Elle veut démontrer qu’elle apporte de la joie dans des existences ennuyeuses et mornes au renfort d’adjectifs mélioratifs et du lexique de la joie et du plaisir : («étincelante gaité », « aimable rire », « ivres du nectar des dieux »).
Par l’emploi de ces expressions, elle met en avant l’opposition entre sa contribution et celles dictées par une prétendue sagesse que l’auditoire doit habituellement subir : « soucieux et tristes » mais elle prévient tout de même l’auditoire, son intervention quoique légère et drôle sera emprunte de critiques acerbes de certains