Eloge
Cette année, pour la première fois, il n’était pas présent lors de l’hommage rendu pour le 8 mai. Je m’en suis inquiété. Pour moi, le ciel n’était pas bleu. Cet homme, toujours présent et reconnaissant lors de ces commémorations, n’était pas là. J’ai d’abord songé qu’il avait été invité à partager les cérémonies qui avaient lieu à Sainte Maxime, mais il n’en était rien ; René était simplement fatigué…
Lorsque je l’ai croisé quelques jours plus tard, il m’a raconté, encore, un si bel épisode de sa passionnante jeunesse. Lorsqu’il raconte, les frissons vous montent dans le corps et, en fermant les yeux, on pourrait presque voir les terribles coups de canons tirés, la mer déchainée et tous ces soldats qui ont débarqués sur les côtes… Moi-même je suis incapable de raconter si bien les histoires.
Monsieur SICARD est un homme simple très discret mais quel bonheur lorsqu’il raconte, avec toute cette passion qu’il l’envahie, sa jeunesse ; mais quelle jeunesse a-t-il eu vraiment, ne croyez pas quelle fut toute rose… bien au contraire…
René Sicard est né en 1922, il était alors comme tous les enfants de cette époque, et puis, les événements mondiaux ont faits que son destin a été orienté vers la mer…
En effet, en 1939, à l’âge de 17 ans, René s’engage comme marin sur le très célèbre croiseur « le Georges Leygues ». Le Georges Leygues participa à la Seconde Guerre mondiale d'abord sous le régime de Vichy puis avec l'armée française. Il interviendra lors des débarquements de Normandie et de Provence. Il n’avait pas le temps de contempler les étoiles à cinq rayons et encore moins les chênes à feuilles vertes. La seconde guerre mondiale a fait énormément de mort : 42 millions dans le monde et plus d’un demi-million de morts en France,