Eluard la vie immediate
A travers ces pages, il s’agira de lire « l’échec » de la représentation de la femme comme la condition de possibilité d’un « recentrement » de la poésie qui dévie ses fonctions référentielles vers elle-même en s’orientant vers la célébration des puissances du langage.
La vision masculine de la femme est généralement informée par deux tendances : un courant mystique issu des rêves d’amour chevaleresque et un courant misogyne, satirique et agressif. D’un côté, la Vierge rédemptrice et, de l’autre, la putain rouge de l’Apocalypse. Éluard privilégie la première tendance en la laïcisant au moyen d’une forme. En adoptant l’esprit du texte biblique, il affirme une mystique de l’unité et proclame que deux égale un car, dans son univers poétique, le couple est la forme première de l’homme. Dans l’absolu, la rêverie poétique sur le couple se pose sous la forme d’une fonction (être ensemble) munie d’un aspect duratif (pour toujours). Eluard exprime la mécanique verbale du désir, raconte l’amour sur tous les modes et ravive le rêve d’or et d’azur. Sa poésie est un hymne permanent à la femme. Avec une liberté d’allure, une fraîcheur, une facilité et une simplicité qui ne sont qu’à lui, Eluard célèbre la femme. Poète de l’amour, de la sympathie et du bonheur, il ne recule devant aucun moyen et se plaît à exposer sans pudeur ses sentiments.
La femme est fondamentale dans la création littéraire de Paul Eluard dont la