Emancipation de la femme
Plus de quarante ans après la parution du livre d’E. Boserup (dans sa version anglaise), nous ne pouvons pas ne pas remarquer que ces deux facteurs, éducation et formation, sont des conditions sine qua non pour réussir le développement. Les textes de cet ouvrage, quel que soit l’angle d’approche, soulignent l’importance de ces facteurs.
Comme le montre la première contribution, l’accès inégal des filles à l’éducation est en lien direct avec toutes les formes des disparités entre les sexes, en témoignent les statistiques de l’UNESCO. Le poids de la tradition et l’emprise de la religion dans la vie sociale et culturelle en Afrique sont souvent des prétextes justifiant la situation des inégalités entre les sexes. Ainsi, se pose la question de la « valorisation du capital humain et le savoir pour lutter contre la pauvreté en Afrique », comme l’écrit Odile Ndoumbé Faye. À partir de l’expérience de l’Association des Femmes Africaines pour la Recherche et le Développement (AFARD) qu’elle préside, Faye met l’accent sur cet aspect, tout en soulignant l’importance de la famille pour aboutir à des résultats concrets permettant de réduire les inégalités. Mais l’accès à l’instruction n’est pas le seul obstacle auquel se heurtent les filles. Comme le montre l’étude de Aymen Ben Brahim sur l’accès des jeunes aux offres d’emploi à partir d’une approche de genre, de nombreux handicaps « pèsent sur la mobilité géographique des diplômées candidates à l’emploi ». Les filles et femmes diplômées ont moins de chance de décrocher un poste. Elles sont plus que les hommes condamnées à accepter et/ou à rester dans des postes « de travail temporaire, à temps pareil, sans garanties réelle de recrutement ». À cela s’ajoute le problème de la difficile articulation entre l’influence de la famille et les exigences du monde du travail.
Cette influence s’exerce aussi dans l’accès des filles à l’éducation. Comme le montre