Emigration
Rendue publique fin octobre, cette étude s’appuie sur les témoignages de quelque 420 personnes ayant terminé leurs études entre 1995 et 2005. Un questionnaire a été envoyé, par e-mail, aux anciens élèves de l’AUB, mais aussi de l’USJ, de l’Université libanaise et de l’Université arabe de Beyrouth, qui regroupent à elles seules près de 70 % des étudiants. « 70 % de ceux qui ont répondu sont des anciens étudiants de l’AUB, remarque Peter Dorman. Cela s’explique par la force et le dynamisme des relations que l’on entretient avec nos diplômés. »
Premier enseignement de cette étude, 55 % des jeunes interviewés ont émigré. Si le mouvement de départ des hommes est plus fort que jamais, les femmes suivent : elles sont soit 3 fois plus qu’il y a une dizaine d’années à avoir quitté le pays. « Plus de la moitié des jeunes qui arrivent sur le marché du travail chaque année quittent le pays, à la recherche de meilleures opportunités de carrière et d’un meilleur environnement de travail. Le Liban est en train de perdre son capital humain ! » s’alarme Jad Chaaban, professeur à l’AUB et auteur de l’étude. Plus de 50% de ces jeunes ont choisi les pays arabes. Et si ceux qui sont restés au Liban se disent insatisfaits, ceux qui sont partis, en revanche, pensent à rentrer !
Ce phénomène migratoire a des conséquences non négligeables, notamment sur la façon dont les familles se forment. Avec de plus en plus d’hommes à l’étranger, l’âge du mariage recule et le taux de fertilité diminue. Aujourd’hui, le Liban a une très forte proportion de jeunes, mais cette « fenêtre d’opportunités » pourrait ne pas durer très