Emile zola et les salons
Année propédeutique à l’ ESAG cours d’Emmanuel Hermange
Travail écrit : environ 5000 signes
Emile Zola et les Salons :
Un clivage entre Académisme et modernité,
Modèle se reproduisant à notre époque ?
L’art est un thème cher à Zola, il s’y est intéressé toute sa vie. Dès ses premiers romans, il le met en scène, notamment dans l’Oeuvre dont le projet élaboré dès 1868, paraîtra en 1886. Zola étant un écrivain naturaliste, qui dépeint la réalité sociale dans ses romans, est très proche de Cézanne, qui lui aussi a emprunté une voie artistique naturaliste. Mais c’est comme critique d’art, non comme romancier, qu’il a commencé à écrire, en rédigeant les comptes rendus des Salons.
Certes aucune référence temporelle précise n’apparaît dans ce roman qui n’a pas la prétention d’une chronique : Dans l’Oeuvre, Zola condense, résume, simplifie, mais c’est pourtant bien l’histoire de la peinture contemporaine que le roman décrit, de 1863 –date du salon des refusés- à 1876 –les premières expositions impressionnistes.
L’action du récit commence à l’un des moments les plus aigus du conflit qui oppose le goût bourgeois et la création artistique. Parce qu’il n’existe pas encore de galeries d’exposition et que les artistes ne se sont pas regroupés en association, les envois de tableaux au Salon constituent le seul moyen de se faire connaître. Or, autant sous l’Empire et la Restauration, les jurys des Salons s’étaient montrés accueillants aux jeunes tendances du romantisme –Géricault et Delacroix y firent de brillants débuts-, autant, sous le Second Empire, l’accès au Salon devient très difficile, le jury n’étant pas élu démocratiquement, mais composé des sections de l’Académie des beaux-arts, c'est-à-dire désigné par l’autorité. Les abus sont d’ailleurs tels que l’empereur lui même doit intervenir en 1863 (des circonstances de politique interne poussaient aussi