Emile zola-jaccuse
Le document présenté ici est un extrait d’une lettre ouverte au président (Félix Faure) publiée en première page de l’Aurore; Il est daté du 13 janvier 1898. C'est un pamphlet destiné à l'opinion publique dans le but de dénoncer l'injustice du procès du capitaine d'artillerie Alfred Dreyfus.
Emile Zola (1840-1902) est alors un écrivain ayant une grande notoriété en raison de la fresque littéraire qu'il a écrite en vingt volumes : Les Rougon-Macquart. Y est décrit le Paris populaire, la paysannerie, les cheminots, la guerre et l'être humain dans ses passions et difficultés quotidiennes.
Malgré cela il est loin d'être vraiment à l'aise dans les coteries intellectuelles de son temps. Avec son J'accuse, il veut frapper un grand coup et espère bien par la suite être élu à l'Académie française.
Cet article paraît trois jours après l'acquittement d'Esterhazy (le véritable espion) par le conseil de guerre qui semble ruiner tous les espoirs nourris par les partisans d'une révision du procès condamnant Dreyfus. Le terme J'accuse est de Clemenceau, éditorialiste de l'Aurore à l'époque. L'esprit de revanche contre l'Allemagne est toujours présent.
Le journal l'Aurore vend dans la journée 300000 exemplaires alors qu'il n'en vend que 30000 en temps normal.
Zola s'adresse en premier lieu au Président de la République qu'il apostrophe (l.1-28), puis il décrit l'affaire en prenant soin de citer les noms des responsables (l.29-93). De nouveau il s'adresse au Président, en soulignant le fait qu'il sait que son pamphlet relancera l'Affaire (l.94-110). S'en suit la partie la plus célèbre du texte, les J'accuse (l.111-150) et finit en donnant l'explication de son geste (l.151-166).
Ce texte peut se découper en trois parties : C'est tout d'abord l'Affaire en elle même, puis la naissance des intellectuels mais c'est aussi une