Empire ottoman
Avec la chute de l'Empire ottoman au moment de la Première Guerre Mondiale et la proclamation de la République turque, Istanbul abandonna son titre de capital au profit d'Ankara. Elle reste cependant la plus grande ville du pays par la densité de sa population, sa richesse et l'importance de ses organisations, commerciales, industrielles. Elle est pour les amateurs d'art, le centre incontestable des activités culturelles. Istanbul continue de faire partie avec raison des mégapoles mondiales et est en passe de devenir à nouveau la plus grande capitale de la Méditerranée orientale.
C'est sous le règne de Soliman le Magnifique que l'empire affirma sa puissance. Loin des légendes noires, Robert Mantran nous explique ici comment cet immense ensemble permit à tant de peuples, pendant cinq cents ans, de cohabiter en paix.
S'il est un État qui a été décrié, honni, accusé de tous les méfaits, c'est bien l'Empire ottoman*. Les historiens occidentaux du XIXe siècle avaient, il est vrai, un fort préjugé à son égard. Pour eux, il s'agit d'un régime de tyrannie, de cruauté et de violence, qui ne doit son pouvoir qu'à la force de son armée. Les sultans* sont soit des êtres sanguinaires, sans pitié, dotés d'un pouvoir absolu et ne régnant que par la terreur, soit des personnages sans caractère, vivant dans la débauche et la corruption ; à peine fait-on quelques exceptions, pour Soliman le Magnifique par exemple. Ce monde ne connaît pas de système organisé, l'administration y est inexistante ou marquée par la prévarication ; l'islam, tout-puissant, se livre à des exactions, voire à des massacres à