nnoncée avec force publicité, la pièce «Kondo le requin» a été présentée au public béninois. La grande affluence du week-end dernier autour de cette représentation en dit long sur son audience. Sans doute, les Béninois étaient curieux d’apprendre davantage sur l’histoire de la fin tragique du règne du roi Béhanzin. Le spectacle en tant que tel ne pose pas beaucoup de problèmes. Dans un décor de couleur ocre, le metteur en scène a réussi à situer les spectateurs dans le contexte du royaume d’Abomey. Les comédiens n’ont pas démérité, même si, par moment, on a noté des fautes dans la diction. Toutefois, on se doit de souligner la légèreté du metteur en scène dans le casting, notamment concernant le choix du personnage du roi Béhanzin. Le roi Béhanzin a toujours été présenté comme un personnage au physique imposant, robuste et géant. Mais chose curieuse, le comédien qui a incarné le personnage du roi n’avait rien de commun avec le portrait du roi fait par les nombreux ouvrages historiques. Mieux, la pièce «Kondo le requin», soulève une polémique autour du personnage Béhanzin. Un récit tronqué ? L’histoire nous enseigne que ce roi fut un héros, qui a combattu les colons venus conquérir les terres de son royaume. Elle nous présente l’image d’un roi intègre, laborieux, courageux et respectueux des lois sacrées qui régissent son royaume. Mais hélas, le roi Béhanzin dont il a été question dans la pièce de Tola Koukoui, est le contraire du roi vertueux que les livres d’histoire enseignent. C’est un roi orgueilleux qui n’a aucun respect pour la mémoire des anciens. Il viole les prescriptions divines, instaure l'anarchie dans le royaume, la terreur pour ses sujets. Il sème le doute et la désolation par son odieuse pratique des sacrifices humains. L’histoire nous raconte que le roi s’est rendu, pour éviter que l’on massacre son peuple. Le paradoxe dans la pièce «Kondo le requin», c’est que le roi s’est rendu, parce qu’il n’avait plus personne autour de lui pour l’aider