Enfance, de Nathalie Saraute
Jeudi 13 Novembre 2008
Dissertation de Français n°1
Dans la deuxième moitié du XXème siècle Nathalie Sarraute a été une figure de proue du Nouveau Roman, et à contribué à remettre en cause les règles traditionnelles du roman, qui privilégiaient l’intrigue et les personnages.
Son objectif était de décrire le domaine de « la sous-conversation » : elle cherchait à analyser la force destructrice des mots, souvent cachée sous des apparences convenues, et son impact sur la construction de la personnalité des individus. Cette démarche se retrouve dans Enfance, autobiographie qu’elle écrivit à l’âge de quatre-vingt neuf-ans.
D’ailleurs, dans les Cahiers de Sémiotique textuelle, Philippe Lejeune écrit :
« L’entreprise d’Enfance relève plus de l’égotisme que de l’égocentrisme, car l’enjeu, pour l’auteur, est moins de se livrer que de se délivrer. »
Selon P.Lejeune, l’objectif de N.Sarraute poursuivi dans Enfance est plutôt d’approfondir la connaissance de son « moi » intérieur par le biais d’une introspection, plus tôt que de développer un culte de soi par la dilatation de son ego.
Mais peut-on réduire l’œuvre de Sarraute à une telle approche ? Si la démarche de Nathalie Sarraute relève bien de l’égotisme puisque l’auteur souhaite avant tout se délivrer de l’emprise des mots, se limite-t-elle seulement à cet aspect ?
Ne peut-on pas trouver d’autres enjeux développés par l’auteur dans son œuvre ?
Nathalie Sarraute marque clairement dès le début de son livre sa volonté de ne pas tomber dans le piège de l’autobiographie : « Est-ce que ce ne serait pas prendre ta retraite ? Te ranger ? Quitter ton élément où jusqu’ici, tant bien que mal… » (P.2) Nathalie Sarraute sait qu’elle s’aventure dans un genre très particulier, qui obéit à ses propres règles et dans lequel elle a peur de ne plus pouvoir se démarquer. Elle sera donc obligée de se classer.
Elle veut « évoquer ses souvenir d’enfance »mais souhaite cependant prendre du recul par