Enfance de nathalie sarraute
757 mots
4 pages
En partant de sa propre vie Nathalie Sarraute cherche la poéticité à travers l’invention de nouvelles formes et images, et elle réussit à trouver un langage proprement sarrautien pour exprimer sa souffrance et la cause de celle-ci. Le thème crucial est sa maman négligente et son lamentable pouvoir sur sa fille. Celle-ci doit se séparer d’elle pour être capable, en premier lieu, de retrouver la loi paternelle et le chemin de la confiance, et en deuxième lieu, de trouver son propre style comme écrivaine. Le chapitre qui présente ce processus en particulier est le nº 22, où la construction en syllogisme sur la beauté maternelle pousse la narratrice vers une sorte de psychose. En ce sens, ce chapitre est emblématique pour toute son oeuvre et sa vocation littéraire ; l’écriture est un moyen pour essayer de se libérer de ce sentiment d’avoir été abandonnée et « enfermée » dans un état de culpabilité et de chagrin. Malgré le fait que Nathalie Sarraute refuse de considérer Enfance comme une autobiographie, puisqu’il y a des parcelles d’elle répandues dans tous ses livres, nous trouvons qu’Enfance peut être considéré comme une sorte d’autobiographie.
Notons aussi que la singularité de l’enfant est un trait édifiant pour une autobiographie et que ce sont les expériences douloureuses de son enfance et le chagrin provoqué par l’abandon de sa maman, qui ont véritablement poussé Nathalie Sarraute à devenir une écrivaine remarquable du XXe siècle, même si elle a commencé assez tard. Sur sa voie, il faut à la fois qu’elle garde « l’enfant intérieur », qui est la partie sensible, vulnérable, spontanée et créative, et qu’elle privilégie la découverte de l’enfant intérieur pour qu’il puisse émerger dans la fidélité à soi, en accord avec ce qu’elle est.
Puis, il s’agit surtout d’une histoire de paroles prononcées, surtout par sa mère lors de son enfance, et des effets qui en découlent et qu’elle examine à l’écoute d’elle-même à l’aide de ses mémoires dialoguées. Elle poursuit donc