Enfants de la rue
ILS S’ACQUITTENT DE TRAVAUX NE CONVENANT PAS À LEUR ÂGE
COMMENT RÉSOUDRE LE PROBLÈME DES ENFANTS DE LA RUE?
Qu’ils soient cireurs de chaussures, trieurs d’ordures, “parking boys”, mendiants ou vendeurs, garçons et filles, sans égard à leur âge précoce, ils sont livrés à eux-mêmes. On les voit, quotidiennement, aux ronds-points Chevrolet, Hayek, Dora, à la corniche de Mazraa et un peu partout, en groupe ou dispersés, hélant passants et conducteurs, suppliant pour quelques pièces de monnaie ou proposant du menu fretin. A l’âge où ils devraient aller à l’école et se préparer à une vie d’adulte digne et productive, ils sont astreints soit à la mendicité, soit au travail. Enfants de la rue ou enfants-travailleurs, ils subissent, inéluctablement, les formes les plus hideuses et perverses de l’exploitation. Abusés, violentés, vendus, achetés ou échangés, ils survivent marqués à jamais par les stigmates physiques et psychologiques des mauvais traitements. Qui sont ces enfants? D’où viennent-ils? Pourquoi sont-ils dans la rue? Quelle autorité répond de leur situation? Est-ce le résultat de l’absence d’une véritable politique sociale au Liban?
“La Revue du Liban”, dans une tentative de cerner le problème, a essayé de répondre à ces questions. | |
QUI SONT LES ENFANTS DE LA RUE?
“Jusqu’à présent, il n’existe ni recensement ni études concernant les enfants de la rue.
Le ministère des Affaires sociales est incapable de s’attaquer seul à ce problème”, assure M. Georges Nehmé, président des services sociaux. “Ce phénomène relève, également, de la responsabilité des ministères de l’Intérieur, du Travail et de la Justice.
“En outre, aucune démarche ne sera efficace avant l’instauration et l’élaboration des méthodes de procédure, de la formation d’un personnel qualifié et de cellules spécialisées; en l’absence de centres de réhabilitation et de programmes de réinsertion.
“Déjà, ajoute Nehmé, une