La deuxième guerre mondiale avait laissé l’Europe très affaiblie, sinon en ruine. Les destructions étaient très importantes et l’économie ne pouvait pas se relever en raison du coût du conflit. Les pays européens, grandes puissances coloniales d’avant-guerre, n’étaient plus que des puissances secondaires en perte d’influence. Dès lors, ces Etats ne pouvaient que chercher dans l’union les moyens de retrouver une place politique et économique de premier plan. Progressivement, l’Europe Occidentale s’est organisée en vue de fédérer les efforts de reconstruction et d’assurer le maintien de la paix. Grâce à une grande volonté politique, les moyens financiers du plan Marshall et la persévérance des «Pères de l’Europe», les premières étapes ont pu être franchies vers l’union. Toutefois, la première étape majeure, le traité de Rome, n’a concerné que six pays. Puis l’Europe s’est élargie à neuf, dix, douze et enfin quinze pays au total aujourd’hui. Désormais, l’Union Européenne est en mesure d’accepter l’entrée de nouveaux membres, mais ces entrées risquent d’entraîner de nombreuses difficultés à la fois pour les membres actuels et pour les candidats.
Dans un premier temps, nous montrerons ce qui a permis d’aboutir au traité de Rome, première étape de la construction européenne. Dans un second temps, nous analyserons les différentes étapes de l’élargissement de la CEE. Dans un troisième temps, nous analyserons les prochains élargissements et les difficultés qu’ils entraînent.
L’issue tant attendue de la deuxième guerre mondiale laisse les puissances européennes épuisées et conscientes de leur faiblesse. Elles doivent tout d’abord réparer les dommages matériels afin de relancer l’activité économique ; politiquement, elles ont perdu leur prestige et sont donc obligées de rechercher l’union. Appuyée par le plan Marshall, la ferme volonté politique d’atteindre ces objectifs est inspirée par des hommes résolument tournés vers l’union. Pas à pas, l’union progressa