Entretien avec l´archiviste du centre pompidou
Quelle est ton expérience concernant la sensibilisation dans le cadre des versements du personnel du Centre Pompidou ?
Ici, la sensibilisation c’est la base de tout, chose que je n’avais pas intégrée, que l’on ne m’avait pas apprise lors de mes études en archivistique. Sans la sensibilisation il est évident que l’on a que peu de retour en archives contemporaines. Les archives ça ne va de soi, nous ne sommes pas attendus. Ce n’est pas comme en Archives
Départementales.
Mais les AD doivent également sensibiliser, sinon il n’y a pas de versements. Non ?
Tout à fait, mais l’énorme différence c’est qu’en AD tu as une grosse machine derrière toi, avec une image, avec des fonds qui sont parfois assez anciens, des fonds patrimoniaux qui ont forcément un poids dans une institution. Le Centre Pompidou a trente ans, nous sommes très jeune à l’échelle des archives. Les fonds conservés ici sont perçus comme « utilitaires » pour les agents, quoique les choses changent avec le temps car le fonds que tu traites sur la création du Centre Pompidou est un fonds à vocation patrimoniale qui est de plus en plus consulté par les chercheurs. La sensibilisation c’est la base mais il ne faut pas la faire n’importe comment. Avant tout, il faut s’adapter à son public et à son « client ». Ici, nous sommes dans un établissement public à vocation culturelle. Ce n’est pas la loi sur les archives qu’il faut utiliser pour vendre l’enjeu qu’est l’archivage. Il faut montrer aux personnes que l’on sensibilise comment cela va leur être utile. Les personnes dont le coeur de métier est la procédure comprennent cela rapidement. Quand quelqu’un a environ 200 dossiers de personnels il comprend tout de suite qu’en versant il va gagner de la place dans son bureau. Tout de suite, il va faire l’effort avec toi concernant l’archivage, si tu lui expliques et si tu l’aides.