Environnement bacaire camerounais
La crise des années 80
A l’instar de toute l’économie camerounaise, le secteur bancaire a souffert de la longue crise des années 80 qui a débouché sur une longue période d’ajustement structurel. Beaucoup d’institutions bancaires sont tombées en faillite pendant cette période et la décennie qui a suivi. Cette crise était due à une politique de répression financière dont les principales manifestations furent : une politique monétaire interventionniste, la prédominance des banques publiques et une faible régulation prudentielle. Il s’en est suivi une grave crise de confiance vis-à-vis des institutions bancaires car les agents économiques se sont rendu compte que les banques étaient insolvables. Elles avaient en fait cumulé des créances douteuses. De plus, le système bancaire était inadapté au contexte économique et social (manque de financement des microprojets, conditions de crédit rigides et strictes, etc.). Au cours de la décennie 90, les banques ont très peu contribué au financement de l’économie. A la suite de la crise économique et bancaire, des réformes visant à mieux réguler le système bancaire ont été mises en œuvre. La COBAC a ainsi été créé en 1992, se substituant aux organes nationaux de régulation. L’entrée en fonction de la COBAC a été complétée par l’Harmonisation de la Réglementation Bancaire en Afrique Centrale.
Le système bancaire était et est toujours concurrencé par la finance informelle matérialisée par les micro-finances et les tontines.
Sous sa forme traditionnelle qu’est la tontine, la micro-finance date de plus d’un siècle au Cameroun. Elle est apparue dans sa forme actuelle et formelle en 1963 avec la création de la première coopérative d’épargne et de crédit (« Crédit Union » ou caisse populaire) en zone anglophone du Cameroun sous l’impulsion des missionnaires Hollandais. En 1990, la micro-finance connait donc un essor remarquable et se diversifie à la faveur des lois n°90/053 du 19