Sujet éco : l’épargne est-elle un frein à la croissance ?

« C’est la somme des valeurs épargnées et capitalisées qui fait la différence entre une nation riche et une autre qui ne l’est pas » affirmait Jean-Baptiste Say (1762-1832) dans son Traité d’économie politique (1803).

Il existerait donc, aux yeux de l’économiste classique, une corrélation indéniable entre le niveau de l’épargne et le Produit Intérieur Brut (PIB) d’un Etat.

Pourtant, les études empiriques démontrent que cette relation entre l’épargne, qui se définit comme la part du revenu net qui n’est pas affectée à la consommation, et l’activité économique , qui s’entend de la production, répartition, et utilisation des richesses par les agents, ne se vérifie pas toujours.
En effet, si les courbes des taux d’épargne et de croissance présentent généralement une tendance globale semblable, il arrive ponctuellement qu’elles connaissent des évolutions inverses. Ainsi, à titre d’exemple, on constate que, de 1968 à 1970, le taux de croissance de la France a diminué d’un point et demi alors que le taux d’épargne a connu une hausse de trois points.

Par conséquent, il apparaît que , bien qu’il semble exister une relation entre l’épargne et l’activité économique, celle-ci n’est pas univoque. Ainsi, l’épargne est présentée par les économistes classiques comme une vertu permettant de générer des revenus supplémentaires. En revanche, elle doit être découragée selon les disciples de la théorie keynésienne, en ce qu’elle serait un frein à la relance économique par la demande.

L’épargne est-elle un vecteur de croissance économique ?

Il s’agit donc de constater que, si l’épargne peut être la pierre d’achoppement d’un cycle économique vertueux (I), ses répercussions sur l’activité économique restent cependant contestées (II).

I – L’épargne, pierre d’achoppement d’un cycle économique vertueux :

Les théories de la croissance endogène retiennent le rôle essentiel de l’épargne dans