Erotisme
Nous ne présentons que les concepts essentiels à la thématique du mal. Vous trouverez d’ailleurs, dans deux dissertations, des exemples de l’apport de G. Bataille au traitement de la question du luxe et de la transgression.
Pour ceux qui auraient peur de rentrer directement dans l’œuvre de Bataille, nous vous recommandons l’excellente analyse de Gérard Durozoi dans la collection Profil, Hatier.
La parenté entre l’érotisme et le meurtre, l’orgasme et la mort.
Dans les deux cas, les corps accueillent une forme de violence (amoureuse ou meurtrière).
Dans les deux cas aussi, il y a " effraction ", pénétration ; dans le meurtre ou le viol, le corps est fracturé ; dans le désir, l’isolement de l’être s’effondre, il y a, selon G Bataille, une déchirure de l’intériorité.
Dans la violence de l’étreinte, le corps obéit à une sorte de rage dans laquelle on ne reconnaît plus la personnalité ordinaire de l’individu.
Quant à l’orgasme, il est effraction, sortie hors de soi, et en tout cas, abandon d’identité. L’orgasme provoque aussi un effondrement du moi. Dans l’épuisement, le corps s’abandonne au flux des courants qui le traversent, il régresse au mode végétatif, c’est ce que le langage populaire appelle " la petite mort ", Valery préfère évoquer " la jeune Parque ".
G.Bataille s’étonne de cette dilapidation extraordinaire d’énergie dans la reproduction sexuelle. Elle fait signe vers tous les excès de violence vitale. Mais, quand l’homme en prend conscience, il est fasciné autant qu’il a peur.
Ni monde humain, ni culture sans interdit
Le monde humain, celui de la culture et du travail, s’est construit en rupture avec la dilapidation d’énergie dont la vie naturelle fait preuve dans la sexualité comme dans la violence.
G Bataille souligne que, dans la sexualité, apparaît un gaspillage de ressources qui va bien au-delà de ce qui suffirait à la croissance de l’espèce. Dans l’orgasme cette dépense est la plus grande