Erp et conduite d changement
ALAIN BLOCH ERWAN NABAT
Cnam/HEC
Pérennité organisationnelle et transformation
Concilier l’inconciliable ?
Les transformations ou projets de changement sont paradoxalement devenus pour les organisations leurs principales sources de pérennité et de stabilité. Mais ce levier n’est pas sans risque et beaucoup de ces programmes se soldent par leur déclin. Quelles sont les méthodes à disposition des dirigeants pour les aider à concilier la permanence du changement et la pérennité ? Que devient le sens lorsque le « cadre » est en perpétuelle mutation ? Et, in fine, le mode projet permet-il de gérer toutes les transformations de l’entreprise ?
DOI:10.3166/RFG.192.113-126 © 2009 Lavoisier, Paris
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Revue française de gestion – N° 192/2009
ous dirons que le terme de changement ou de transformation, même s’il est polysémique, ne peut s’envisager que comme un processus, c’est-à-dire le moment du passage d’un état A à un état B, (Alter, 2000) car ce que l’on peut décrire n’est rien d’autre qu’un « flux de transformations ». Ce processus, nous le verrons, rapproche d’ailleurs fortement le changement de la définition classique d’un projet, qui devient aujourd’hui et de plus en plus le « processus par lequel le changement s’opère ». Vue comme un processus, la transformation dans les organisations est traditionnellement définie comme une innovation, une mutation ou une évolution des structures et du fonctionnement de l’organisation affectant les rapports sociaux, les savoir-faire et les routines. Si nous suivons certains auteurs et cabinets de conseil, l’entreprise et les organisations seraient entrées depuis une décennie dans l’ère du changement permanent. Une récente étude menée par le cabinet Capgemini et l’Economist Intelligence Unit montre que sept grands programmes de transformations sont lancés en moyenne tous les 3 ans dans les entreprises. D’autres études montrent que le nombre de projets pour des managers de proximité peut dépasser la