Esclavage
Les extraits illustrent différents genres et registres littéraires mis au service de la dénonciation des l’esclavage.
Voltaire recourt au genre narratif du conte pour mettre en scène et faire s’exprimer un esclave du Surinam horriblement mutilé. Jaucourt contribue à l’Encyclopédie en rédigeant un article. Montesquieu et l’abbé Raynal composent respectivement un pamphlet et un dialogue. Le corpus révèle donc une grande variété dans l’utilisation des genres.
Les registres aussi sont divers : l’extrait de l’Esprit des Lois est clairement satirique, par le recours constant à l’antiphrase qui caricature les esclavagistes. Le portrait du nègre de Surinam est pathétique, Candide verse des larmes « en regardant son nègre », tandis que Jaucourt et Raynal sont dans un registre polémique, le ton est violent : « cet achat de nègres … viole la religion, la morale » (Jaucourt)
Les philosophes utilisent donc tous les tons, les tours, les formes susceptibles de porter leur argumentation, que nous allons à présent détailler.
Les textes étudiés dénoncent tous la « commercialisation » des noirs et leur exploitation économique. Les mots « achat », « vente », « marchandise » sont récurrents dans l’article « Traite des nègres ». Montesquieu et Voltaire dénoncent tous deux l’objectif mercantile et lucratif de l’esclavage : « le