Essai fernando savater
Savater, F. (1994). Ethique à l'usage de mon fils. Paris: Seuil.
Une recension de Serge Larrivée et François Lamy
Un vent de fraîcheur vient de souffler dans le monde poussiéreux de la morale. Fernando Savater est une figure clé de la philosophie en Espagne. Ethique à l'usage de mon fils, son premier essai traduit en français, est un livre pédagogiquement bien construit. Tout concourt à remplir ce pour quoi et pour qui il a été écrit: le format du livre, sa structure, le ton et bien sûr les thèmes abordés.
Le livre se présente dans un format peu encombrant de 20,5cm X 12,0cm. Il est structuré intelligemment de façon à soutenir l'intérêt du lecteur adolescent. Outre un avertissement antipédagogique (2 p.), un prologue (6 p.) et un épilogue (6 p.), l'essai comprend neuf chapitres dont la longueur varie entre 12 et 19 pages. Chaque chapitre se termine par un ensemble diversifié de courtes citations, intitulé La lecture n'est pas finie..., qui viennent appuyer les propos développés dans le chapitre. L'auteur puise principalement chez les anciens, Homère, Aristote, chez les classiques, Rabelais, Rousseau, Spinoza, Shakespeare, Thomas More, Montesquieu, Hume, ainsi que chez quelques modernes, Duvert, Lichtenberg, Fromm, Buber, Paz.
A moins d'y être fortement incités, voire obligés, peu d'adolescents sont d'emblée portés à lire des livres à propos de la morale. Dans ce cas-ci, je suis prêt à parier que bon nombre d'adolescents qui commenceraient la lecture de cet essai seront d'emblée accrochés sinon par le contenu, du moins par le ton résolument intimiste il s'adresse à son fils de 15 ans , personnel et subjectif. En fait, Savater a réussi un coup de maître: parler simplement des choses de la vie sans jamais tomber dans le piège des simplifications à outrance qu'on rencontre encore abondamment dans certains milieux, sans jamais aborder aucun des problèmes éthiques à la mode et débattus dans les journaux (avortement,