Essai sur "besoin de reconnaissance" et estime de soi"
Le besoin de reconnaissance de nos efforts est si important qu'il peut nous conduire à une certaine forme d'aliénation.
Prenons l'exemple d'une personne employée par une société, et dont les efforts ne sont jamais reconnus, qui ne reçoit ni compliments pour le travail bien fait, ni aucune gratification.
Quelle pourra être son attitude.
Plusieurs options s'offrent à elle, soit baisser les bras et assurer le service minimum syndical, soit s'obstiner à faire le maximum en espérant un jour recueillir le fruit de ses efforts.
Si à la longue la récompense n'arrive jamais, il peut y avoir un fort sentiment de frustration, d'injustice, et la personne qui s'est ainsi sacrifiée en vain va se victimiser.
A l'opposé, si la société reconnaît le travail et la réussite à son juste prix, par des témoignages de satisfaction de la hiérarchie, des gratifications, des augmentations de salaires, cela semble tout de même plus confortable à vivre, non ?
Pourtant, il y a ici un autre danger, c'est que la recherche permanente de satisfaction, de plaisir, à laquelle nous nous adonnons, peut nous pousser à faire toujours plus d'efforts, non seulement pour pouvoir revivre les situations valorisantes où l'on a reconnu nos mérites, non seulement pour mériter à nouveau primes ou augmentations, mais peut-être aussi par gratitude envers la collectivité, ou la société qui nous a témoigné sa confiance.
Nous entrons alors dans une autre cercle, plus pervers, qui va être de ne surtout pas démériter, car plus on est monté haut, ici dans l'estime de ses pairs ou de ses supérieurs hiérarchiques, plus la chute serait douloureuse si elle advenait.
Quelque part, nous ne pouvons pas trahir la confiance placée en nous, ni baisser notre niveau d'implication, faute de quoi notre statut de « bon élément » se verrait remis en cause publiquement et la déchéance serait pour notre égo aussi douloureuse que la mise en lumière avait pu être