Essai
Christian CHAVAGNEUX | Alternatives Economiques Hors-série n° 047 - janvier 2001 imprimer [pic]commenter [pic]envoyer [pic]partager [pic]taille [pic][pic][pic] • [pic][pic] • [pic] • [pic] • [pic] • [pic] • [pic] • [pic] • [pic][pic]You must have Javascript enable come to Jamespot
[pic]Qui dirige l'économie mondiale? Qui dispose d'assez d'influence pour que ses décisions contribuent à orienter la mondialisation dans un sens plutôt que dans un autre? Qui en profite et qui y perd? A ces questions essentielles, certains apportent des réponses toutes faites: la mondialisation n'est que l'expression, toujours et partout, de l'impérialisme américain, ou bien du pouvoir sans partage des multinationales, ou encore des gnomes de la finance internationale.
Pourtant, à chaque fois, on peut trouver des contre-exemples: ainsi, l'économie des Etats-Unis est aussi sensible aux paniques financières internationales que les autres économies; l'entreprise Monsanto a dû, sous la pression publique, retirer du marché sa semence Terminator, qui n'était utilisable qu'une fois et dans laquelle elle avait investi des milliards.
La réponse à ces questions est donc plus compliquée. Car les sources du pouvoir mondial sont diverses, diffuses, quelquefois aux mains des Etats et, de plus en plus, dans celles d'un vaste ensemble d'acteurs privés. Sans que l'on puisse pour autant résumer la situation à un affrontement entre Etats et marchés. L'histoire, les théories politiques et l'évolution récente du monde montrent qu'acteurs publics et privés vivent en symbiose plus qu'en opposition. Les transformations des Etats, des sociétés et du capitalisme n'obéissent pas à des oppositions figées, mais à des dynamiques conjointes, des compromis en perpétuelle renégociation. L'important est d'arriver à comprendre dans quel sens sont orientées ces dynamiques, par qui, quelles valeurs implicites elles mettent en avant de manière