Essai
Né à Joal dans une famille de commerçants et de propriétaires terriens, c’est à Djilor où Senghor passa son enfance, que se situe le centre de gravité de sa vie, de son œuvre. De Joal à Paris, il n’a cessé de revenir à travers ses poèmes à ce paradis perdu, un lieu spirituel inscrit en lui. Le premier aspect de l’autobiographie de Nelligan retrace les premières années passées à Montréal où il est né. Il vit une enfance heureuse auprès de sa mère et de ses deux soeurs. Le poète rouvre également la porte à ses souvenirs : le jardin, l’école, la maison..., toutes les senteurs, tous les paysages qui firent pour lui de ces années des moments forts de bonheur. Ce culte remonte le cours du temps, fait revivre l’atmosphère d’une époque vécue, révolue et que l’on se plaît à se remémorer, s’inscrivant ainsi dans ce qu’il est convenu d’appeler le retour aux sources. C’était beau avant, quand on vivait, tous ensemble, et qu’on croyait que cela durerait toujours. La vie d’autrefois conduit vers les rivages d’une jeunesse envolée : la prise de conscience est douloureuse. La nostalgie de la société traditionnelle revêt un caractère mythique et colle au présent.
Notre démarche est essentiellement comparatiste. Elle consiste à établir