Montée du pouvoir d’Hitler

Alors que depuis près d'un mois le chef du parti nazi avait accédé à la chancellerie du Reich, et que quelques jours plus tard le peuple allemand se rendrait aux urnes pour les élections générales, l'incendie du Reichstag marque une date cruciale qui sera pour Hitler l'occasion rêvée de conquérir le pouvoir absolu.

Hitler était encore un militaire lorsqu'il rejoignit les rangs du;' Parti ouvrier allemand, groupuscule dont il fut le cinquante-cinquième adhérent, mais le numéro sept dans la hiérarchie du directoire. C'était un orateur efficace : ses attaques enflammées contre le gouvernement de Berlin amenèrent l'adhésion de nombreux vétérans. En juin 1920, il était devenu le principal porte-parole et idéologue du parti. Celui-ci changea alors de nom : il devint le Parti national-socialiste des travailleurs allemands (Nationalsozialistische Deutsches Arbeiterpartei), abrégé en parti nazi. Son programme était un fatras de nationalisme germanique et de théories économiques personnelles de Hitler. L'autorité au sein du parti n'était exercée que du haut vers le bas, la responsabilité n'étant assumée que du bas vers le haut : le Führer (le Guide) était infaillible. En 1922, les nazis comptaient dix mille membres. L'hiver suivant, les troupes françaises et belges occupèrent la Ruhr, afin de contraindre l'Allemagne à payer ses dommages de guerre. Le gouvernement de Weimar recommanda la résistance passive.

Les ouvriers répondirent par des grèves et des sabotages. La production du charbon et de l'acier paralysée, l'inflation déjà galopante s'accéléra encore. La république semblait près de s'effondrer. A la fin de l'année 1923, les nazis de Bavière s'allièrent à un puissant mouvement séparatiste local qui s'opposait au gouvernement fédéral de Berlin. Après le putsch de la Brasserie — où il tenta de renverser par les armes Je gouvernement local, qui tenait alors une réunion politique dans une brasserie munichoise — Hitler comptait se faire