Essence de l'homme
LE TRAVAIL EXPRIME T IL L’ ESSENCE DE L’HOMME ?
1 Le travail et la condition humaine
Travail vient du latin « tripalium » et signifie « instrument de torture ».
Le travail possède une connotation négative dans la mesure où il est lié à la contrainte sociale mais aussi dans la mesure où il reflète la soumission de l’homme à la nature du fait de sa nécessité vitale.
Le travail engendre la peine et la fatigue du labeur. Le labeur c’est le gros travail. Par nécessité économique l’homme doit assurer sa survie, le travail est d’ abord une dépense d’énergie en vue de transformer la nature pour l’humaniser, la tourner vers lui-même, implanter sa marque, la réduire à son échelle.
Dans la tradition judéo-chrétienne le travail est présenté comme la punition à une désobéissance primitive. Le mythe ou la parabole du jardin d’Eden marque la souffrance du travail par rapport à une situation antérieure, c’est à dire un âge d’ or de la nature où l’homme est protégé du travail dans le paradis terrestre. L ‘expulsion du jardin d’Eden marque une rupture et une prise de conscience de la nullité de l’homme devant la nature. Le travail porte alors la marque de la nature humaine déchue. Adam et Eve ont consommé le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal : maintenant ils savent. Ils sont tout à coup arrachés à l’innocence de leur devenir : ils se retrouvent sexués et mortels « jetés dans le monde ». Toute la violence de leur condition apparaît (futilité, absurdité, dureté, non sens de l’existence). Ils ont honte de leur nudité. La nudité est ici le symbole de la condition humaine primordiale (la mort), celle d’un être sexué dans la culture qui doit arracher sa survie à la nature par la souffrance : « tu gagneras ton pain à la sueur de ton front », « tu enfanteras dans la douleur ». Le mythe biblique tente de retranscrire symboliquement le passage de la nature à la culture. Toute la culture résulte du produit du travail c’est à dire d’une