Raids israéliens sur la Syrie, les causes, les conséquences

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Une zone, mille enjeux : pourquoi les raids israéliens en Syrie changent la donne.
Dans la banlieue de Damas, des entrepôts de missiles sol-sol d’origine iranienne et des stocks de munitions destinés au Hezbollah libanais ont été détruits par des raids israéliens, vendredi et dimanche. On compte 44 morts. Israël montre ainsi qu’elle est prête à tout pour empêcher l’armement par l’Iran de ceux qui ont juré de la détruire.
Mais d’autres enjeux se dessinent. Bachar Al-Assad est affaibli car les rebelles avancent vers la zone alaouite, dans l’ouest, qui était jusqu’alors sous sa coupe. Israël, en détruisant une partie des armes destinée à la combattre, facilite cette avancée.
Israël met aussi en lumière la faiblesse du système de défense aérien syrien. Peut-être espère-t-elle ainsi pousser les forces occidentales, et notamment américaines, à sortir de leur torpeur ? Ces dernières sont embarrassées. La « ligne rouge » d’Obama, qui désignait d’utilisation d’arme chimique, est dépassée. Mais l’Occident rechigne à armer une force rebelle composée majoritairement d’islamistes, qu’il combat ailleurs. Le souvenir du soutien des américains aux talibans en Afghanistan ressurgit.
Dans le cas d’un conflit, le ralliement des pays arabes à la cause syrienne, à laquelle ils sont pourtant hostiles, face à la « force sioniste » est acquise. Mohammed Morsi l’a prouvé en appelant la Ligue Arabe à condamner les raids cet après-midi. Bachar Al Assad pourrait dont être renforcé par ces attaques : d’autant plus qu’elles lui permettent de décrédibiliser les rebelles, accusés d’agir sous influence israélienne.
Enfin, malgré leur répugnance à riposter afin de conserver leur force militaire et maintenir leur puissance dans la région, la Syrie, le Hezbollah et l’Iran pourraient ne plus endurer les attaques israéliennes longtemps. Une nouvelle guerre au Liban pourrait se profiler. Reste la possibilité