Au Québec, un enjeu politique particulier a fait l’objet d’une grande controverse ces derniers temps. En effet, la question de l’accès à l’éducation est abordée plus que jamais dans notre société. Or, on a vu plusieurs gens se lever pour dénoncer combien il devient dispendieux pour certains d’entre nous «d’acheter» leur savoir. C’est à se demander si notre instruction dépendrait dorénavant de notre revenu. Cet enjeu nous amène alors à se pencher sur cette question : est-il juste, dans une société, de soumettre l’éducation supérieure au principe d’utilisateur-payeur? Ce texte traitera d’abord l’application de deux théories éthiques au problème présent, élaborées par deux philosophes politiques : Rawls et Nozick. Ensuite, selon l’application de celles-ci, une prise de position rationnelle quant à la question abordée sera présentée et soutenue par trois arguments. Une solution au problème sera finalement proposée.

Dans un premier temps, puisque la philosophie politique s’intéresse à la question du juste, il est essentiel de comprendre comment chacun de ses philosophes interprète le terme de la justice. D’un premier point de vue, la justice serait, selon Rawls, une coopération consciente et volontaire entre les individus, soutenue par le libéralisme (donner à tous les mêmes droits et accessibles à tous). Ce dernier est donc d’avis que si l’on s’aide mutuellement, on peut tous y arriver. Ainsi, on en conclut que Rawls ne trouverait pas juste de soumettre l’éducation supérieure au principe d’utilisateur-payeur, en raison que cela engendrerait des injustices sociales. À l’opposé, selon Nozick, elle serait davantage rattachée au libertarisme, qui sous-entend que l’État ne peut forcer les citoyens à venir en aide aux autres. En ce sens, pour Nozick, chaque être humain possède un droit de propriété absolu sur son corps ainsi que sur le fruit de son travail. La base du libertarisme est donc de laisser le libre-choix aux gens de faire ce qu’ils veulent avec leur argent.