Est-il naturel de rechercher le bonheur?
Le texte étudié est un extrait de l'oeuvre L'Utilitarisme de John Stuart Mill écrite en 1871. Dans ce passage, le philosophe propose une réflexion sur la place que prend la confiance réciproque entre les hommes dans la société et sur sa contribution au bien-être social de chacun. Autrement dit, le problème ici posé par l'auteur se formule par la question suivante: « La vérité est-elle toujours bonne à dire pour contribuer au bonheur de tous? »
D'après Mill, la vérité permet d'instaurer dans une communauté, le fondement du bien-être social de tous les hommes: la confiance. Il existe néanmoins des exceptions pour lesquelles il serait préférable de prendre ses distances avec la vérité.
L'auteur divise son argumentation en trois parties distinctes. Dans la première, il affirme que la vérité est le seul et unique moyen d'accroitre la confiance entre les hommes, sans quoi l'évolution de la société serait impossible. Dans un deuxième temps, il admet qu'il existe des situations dans lesquelles la vérité n'est pas toujours profitable à autrui et à la société. Puis, il défend l'idée qu'il est indispensable de ne pas abuser des ces exceptions pour éviter d'affaiblir la confiance entre les hommes.
L'argumentation s'organise autour de deux notions principales étroitement liées: la vérité et la confiance. Sans la vérité, il n'y a pas de confiance possible. L'expression de la connaissance conforme au réel est donc la base de toute confiance. Selon Mill, plus les hommes s'écartent de cette vérité, plus la confiance entre eux diminue. Hors celle-ci est la base de l'harmonie sociale. Il en résulte la règle principale d'une société, qui est celle d'ériger la vérité en rempart au chaos.
Dans sa première partie argumentative Mill explique que l'insuffisance de la confiance au sein d'une communauté est l'obstacle principal à l'évolution de la civilisation, de la vertu et de toutes les choses qui constituent le bonheur