Est-il possible, est-il souhaitable de séparer la gestion des liquidités, la réalisation de placements financiers et la vente de contrat d’assurance ?
La crise des subprimes a montré l’extrême fragilité du système financier internationale : l’incapacité de quelques dizaines de milliers de citoyens américains à rembourser leurs emprunts immobiliers a déclenché la plus grande crise financière mondiale depuis 1929.
Or, pour comprendre en quoi un évènement apparent mineur a eu un tel impact, il faut s’intéresser aux canaux de transmission mis en évidence par la crise. Un de ces canaux est incontestablement la structure des établissements financiers : la non-séparation des activités de gestion de dépôts, de placements financiers et d’assurance, a permis aux pertes effectués lors des emprunts immobiliers de se propager à d’autres secteurs d‘activités. Le fait que les banques placent aussi bien qu’elles prêtent a par exemple entrainé un assèchement du crédit aux entreprises à cause des difficultés provenant de la baisse des cours boursiers. On peut donc se demander s’il est possible et souhaitable de séparer ces trois activités.
Il s’agit donc de voir en quoi ce regroupement peut paraitre légitime, car il favorise les banques et leur permet de mieux appréhender une crise, puis nuancer cette légitimité en montrant que ce regroupement défavorise le client et accroît le risque de crise systémique
1. Regrouper ces activités peut sembler pertinent, mais est surtout indispensable pour faire face à la concurrence et à la crise.
La concentration de ces trois activités s’explique avant tout par leurs ressemblances et leurs complémentarités. La liquidité, par exemple, concerne tous les actifs disponibles et rapidement convertibles. La liquidité la plus importante pour un établissement financier est généralement l’ensemble des dépôts bancaires : ils représentent une manne financière importante et ils sont disponibles immédiatement, contrairement à des actions qu’il