Et mon tous est un homme
Bien que disparus, Pierre Boileau et Thomas Narcejac ont écrit et légué une œuvre qui fait date dans l'histoire du roman policier. Ils ont mis en scène toute la gamme des plus mauvais sentiments humains : vengeance, jalousie, envie, orgueil, soit l'éventail des péchés capitaux. Ils ont ainsi promené le lecteur dans l'angoisse de pièges diaboliques, et abusé des victimes par les diverses et ingénieuses constructions de leurs romans.
Auteurs de contes, nouvelles, romans pour la jeunesse et essais sur la littérature policière, leurs livres ont souvent inspiré les cinéastes : Celle qui n'était plus ( Les Diaboliques de Henri-Georges Clouzot ), Les Louves ( Louis Saslawski ), Maldonne ( Sergio Gobbi ), D'entre les morts ( Sueurs froides d'Alfred Hitchkock ), A coeur perdu ( Meurtre en 45 tours d'Etienne Perrier ), Les Magiciennes ( Serge Friedman ), Maléfices ( Henri Decoin ), Les visages de l'ombre ( David Easy ), etc.
…Et mon tout est un homme
Mais ce roman n'est pas représentatif de leur œuvre, comme le précise l'exergue au début : « le récit qu'on va lire est authentique. C'est pourquoi le narrateur, par prudence, a cru bon de modifier tous les noms. Si quelqu'un croyait se reconnaître, en tel ou tel personnage, il revendiquerait par là même une part de responsabilité dans cette étrange histoire »… Cette histoire légère est excellente pour débuter la lecture de policière, différente des romans noirs et témoin des idées débridées qui peuvent surgir dans cette littérature. Une de mes amies le range avec beaucoup d'humour parmi les « poilars »…
René Myrtil, 28 ans, condamné à mort, a fait son mea culpa et décidé de servir la science : « j'ai rencontré, sur ordre, son aumônier, un bien digne homme. D'après lui, Myrtil s'est véritablement converti… A partir du jour où il a été soustrait à l'influence de sa maîtresse, une certaine Régine, qui est toujours incarcérée à la Petite Roquette, il s'est transformé (p.17) ». Rappelons qu'à l'époque,