Etat des lieux et diagnostic du cycle de doha
1 – La production agricole concerne environ 3 milliards de personnes (enfants compris). Elle s’organise dans 1,2 milliard d’unités de production. Ces unités sont très diverses dans leurs formes et leurs modes de production, elles répondent notamment à la grande diversité des conditions de production, mais la quasi totalité de ces unités sont des exploitations de caractère familial et/ou paysan. A noter que seulement 2% des exploitations disposent d’un tracteur.
2 – Les paysanneries de tous les continents sont en très mauvais état. Les facteurs de ces crises agraires sont divers, mais un facteur est à la fois commun et international, celui de la baisse tendancielle et de l’instabilité des prix agricoles. En effet, le revenu des producteurs agricoles dépend du niveau des prix des produits agricoles, il s’amenuise et entraîne les paysans dans une spirale de la paupérisation. Selon les statistiques internationales, recensées dans les annuaires de la Banque mondiale, le revenu d’un rural est 5,4 fois inférieur au revenu d’un urbain en Afrique, 3,9 fois en Amérique latine et 7,6 fois en Asie. Il s’agit certes de moyenne continentale et grossière puisque que, pour les calculer, sont agrégés tous les ruraux d’un côté, tous les urbains de l’autre. Nous pouvons néanmoins en tirer deux conclusions : d’abord, les paysans sont loin de la parité de revenu et, de ce point de vue, une montée des prix se justifie pleinement, ensuite, les statistiques sont fausses à cause de l’impasse qui est faite dans le calcul du PNB sur la plus grande part de la production agricole, de la production artisanale, de la production de services, des économies informelles ou souterraines. Le vieil adage qui veut que pour vivre heureux, il faut vivre caché ne vaut pas en économie, car, dans ce domaine, il n’y a pas de cachette : les marchés aujourd’hui vont chercher toutes les ressources, toutes les compétences, tous les produits et tous les services qui les