Etat en afrique
Présentation de l’ouvrage Jean-François Bayart, comparatiste africaniste français, est chercheur au CERI-CNRS, dont il a assuré la présidence entre 1994 et 2000, ainsi qu’enseignant-chercheur à l’université Paris 1-Panthéon Sorbonne. Co-fondateur de la revue Politique Africaine, il l’a dirigée de 1981 à 1982. Spécialiste tout d’abord du continent africain, son premier terrain fut le Cameroun, objet de sa thèse, qu’il publia en 1979[1]. Après le Cameroun, JF Bayart s’attaqua au continent africain dans sa globalité, dont il aboutit à son ouvrage en 1989 L’Etat en Afrique, objet de notre travaille aujourd’hui. Il a ensuite travaillé sur l’Iran et publia un ouvrage collectif avec Farida Adelkhah et Olivier Royaume : Thermidor en Iran, en 1993. Et enfin, plus récemment, JF Bayart s’est intéressé à l’islam républicain notamment dans un ouvrage éponyme de 2010. L’ouvrage que nous allons considérer aujourd’hui est un ouvrage assez atypique dans la mesure où il est le fruit d’un long travail de terrain de l’auteur au Cameroun dans le cadre de sa thèse, dix ans auparavant, mais aussi d’un très long travail « d’archives » des autres monographies et travaux publiés sur l’Afrique. La bibliographie de l’ouvrage est d’ailleurs à cet égard assez impressionante. Il semble assez évident que l’auteur ne pouvait pas effectuer lui même autant de terrains qu’il en explore dans l’ouvrage. Par ailleurs, cet ouvrage est atypique dans la mesure où il est emblématique de la nouvelle science politique africaniste française, qui postule de changer de focal et de regarder le politique « par le bas » c'est à dire étudier les modes populaires d’action politique (notion que JF Bayart forgea quelques années auparavant dans son ouvrage sur le Cameroun). Une des principales caractéristiques de cet ouvrage est de se placer dans une situation de « contre », effectivement il se pose contre l’analyse