Etats-unis d'amérique : une nation presque en guerre
De la guerre qui ravage l’Irak au retour en force des taliban en Afghanistan, des rodomontades contre l’Iran à l’étau qui enserre le peuple palestinien, en passant par les menaces d’effondrement général du système financier mondial, les risques qui pèsent sur l’environnement, la misère qui touche des pans entiers de la population de l’Amérique latine ou des Caraïbes, les responsabilités de l’impérialisme américain dans les crises actuelles sont écrasantes. Le pays qui est à la pointe de la technologie, qui compte les plus grands scientifiques et les plus grandes universités, le pays le plus riche, dont la culture se diffuse au monde entier, utilise aujourd’hui ses armes ultrasophistiquées et ses ressources pour semer la terreur et la désolation, pour provoquer des coups d’État et des guerres civiles, pour soutenir des dictatures et écraser des peuples. Et pourtant, Sarkozy, Kouchner et bien des politiciens, des journalistes, des intellectuels nous expliquent que les États-Unis sont de vieux amis avec qui la France n’a jamais été en guerre, qu’ils sont venus deux fois à notre secours, qu’ils ont libéré l’Europe du fascisme et du nazisme et qu’ils ont sauvé la démocratie. Il y a un mois, Sarkozy a ainsi expliqué au Congrès américain, sans craindre le ridicule : « Chaque fois que dans le monde tombe un soldat américain, je pense à ce que l’armée d’Amérique a fait pour la France. » Alors ce soir, nous voudrions dresser un bilan de cette politique étrangère américaine, en commençant par évoquer les origines de ce pays jeune, qui
était encore en formation vers 1850 et qui est devenu en moins d’un siècle la première puissance mondiale. Comment, après avoir fait profession d’isolationnisme et d’anticolonialisme pendant 150 ans, les États-Unis se sontils imposés au reste du monde ? Comment s’exerce aujourd’hui la domination d’un pays qui ne compte que 5 % de la population mondiale ? Si ce