Ethique Et Marketing AchatV13
Par Hugues Poissonnier1 et Murielle Francillette2
Introduction
A une époque où le développement durable et la soutenabilité apparaissent comme de plus en plus prégnants dans les discours managériaux, le déploiement de la RSE touche toutes les fonctions de l’entreprise. Longtemps focalisés sur leur contribution à la performance financière de l’entreprise, souvent dans une optique relativement court-termiste, les achats apparaissent aujourd’hui clairement comme un levier essentiel de la prise en compte d’une conception sociale et environnementale de la performance. Le Livre Vert de la Commission Européenne intègre d’ailleurs clairement les achats dans les activités relevant de la RSE en définissant cette dernière comme l’« intégration volontaire de préoccupations sociales tout au long de la chaîne de production et d’approvisionnement, conjuguée à un dialogue avec l’ensemble des parties prenantes ».
L’introduction des préoccupations éthiques dans les pratiques achats se traduit par un intérêt croissant des chercheurs ainsi que par la mise en place de codes de bonnes conduites achat en entreprise. L’objectif étant ici de prévenir les risques liés à une fonction achat très souvent sollicitée et en prise directe avec des enjeux importants pour l’entreprise qui sont l’équité dans la sélection des fournisseurs et la passation de marchés.
La volonté largement partagée de développer des « achats responsables » se développe au moment même où, pour toute une série de raisons, le rôle de l’acheteur évolue. Les raisons sont essentiellement liées à l’importance de la fonction (représentation accrue du CA achat dans le CA vendu), la présence de la fonction dans des secteurs d’activité très divers, les différents types d’achats (achats de production, achats de prestations intellectuelles, d’achat projet, achat d’investissements..), et le rapprochement de la fonction avec les centres décisionnaires de l’entreprise (rattachement à la Direction