TRAVAIL D’ETHIQUE

Présentation de la situation :

« Madame « X », 76 ans, est admise au service d’accueil des urgences d’un centre hospitalier général pour récidive d’un épisode d’occlusion digestive, dans un contexte d’importante altération de l’état général. Elle s’y présente accompagnée de ses deux filles, qui tiennent à s’entretenir avec le médecin, avant toute prise en charge, et en dehors de la présence de la patiente.
Madame « X » ne sait pas qu’elle souffre d’un cancer gastrique en prise en charge palliative. Suite à un épisode d’occlusion digestive haute il y a un an, il lui a été diagnostiqué un adénocarcinome gastrique comprimant le pylore, métastatique d’emblée au niveau hépatique. La prise en charge initiale a été réalisée dans une clinique privée. Devant le stade avancé de la maladie, elle a consisté en une chirurgie simple de levée d’obstacle.
Durant cette première hospitalisation, ses deux filles, très anxieuses de l’état de santé de leur mère, ont toujours été très présentes, demandant les résultats des examens complémentaires au médecin en dehors de la présence de la patiente.
A l’époque, elles ont été informées avant la patiente, de ce diagnostic de cancer au-delà de toute ressource thérapeutique curative. Elles se sont immédiatement opposées à l’annonce du diagnostic à la patiente, en expliquant que leur mère est dépressive depuis le décès de son mari survenu il y a un peu moins d’un an, et qu’elle ne pourrait pas supporter ce « nouveau coup dur ».
La chirurgie s’imposant dans un but fonctionnel, l’hépato-gastro-entérologue a malgré tout dû expliquer ce geste à la patiente, mais il est resté très vague sur le diagnostic devant l’insistance des filles de la patiente. Celles-ci ont expliqué elles-mêmes à la patiente qu’il s’agissait d’un simple ulcère de l’estomac, et le médecin n’a pas eu à les contredire, la patiente n’ayant pas posé de question à l’équipe soignante.
Madame « X » a donc été opérée rapidement, les suites ont été