ethique
Les drames humains, récemment médiatisés, qui se sont produits dans de grandes entreprises françaises, ont entraîné une prise de conscience de situations de souffrance dans le milieu du travail, dont de nombreux spécialistes dénoncent, depuis longtemps, les effets, tant sur la santé physique que psychologique de celles et ceux qui en sont touchés. Ces dérives organisationnelles qui ont poussé des êtres humains au suicide sur leur lieu de travail, ne sont que la partie visible d’un iceberg qui s’est formé depuis plus de dix ans. Pour simplifier à outrance, on se trouve aujourd’hui, tout au moins, au sein de la grande organisation, comme devant un cycle d’éternel recommencement aux excès des méthodes tayloriennes, fordiennes…présentant des effets pathogènes graves sur la santé et la vie de bon nombre de nos concitoyens, tout en constituant un lourd facteur de contre productivité. Alors que l’institut de veille sanitaire déclare, en 2009, que « la souffrance mentale au travail est devenue un enjeu majeur de santé publique »1 ces dérives, complexes et variées, dépendent de beaucoup de facteurs entraînant des conséquences différentes suivant les cas. Les origines de ces souffrances et du mal-être nous mettent le plus souvent devant ce que nous appelons « une forme grave de désertification de l’humain dans l’entreprise », ce qui suscite la convocation des notions d’éthique en entreprise, sans négliger pour autant de prendre en considération, plus largement, les dernières évolutions socioprofessionnelles liées aux profonds changements techniques, culturels, socioéconomiques, écologiques…dans notre société.
L’entreprise est généralement définie comme une unité de production (combinaison de travail et de capital), une organisation composée d’individus et un système finalisé (maximiser un profit). La notion d’éthique est plus difficile à définir, à fortiori, celle d’éthique d’entreprise. L’éthique d’entreprise fait référence à des règles universelles