Ethnographie
C’est en sortant du passage de l’Havre, de cet espace peu lumineux, qu’on comprend d’où viennent tous ces sacs de papier marron recyclé que tant d’individus tiennent en main. C’est un sac avec un logo, enfin… une tache noire dans laquelle une lettre en gras s’y distingue. Il s’agit d’un C ; pourquoi un C : Cœur ? Capitale ? Contemplation ? Commerçants ? Ou plutôt Citadium très exactement. Oui, ce sac, beaucoup de personnes l’ont, beaucoup de gens sont passées par là… Comment y résister…
En jetant un regard sur la droite, personne ne peut retenir son envie d’aller faire un tour dans cette boutique qui se différencie du reste de la rue. Le regard est attiré par cette accumulation de pixel perdu sur la devanture, un écran au milieu de tout et de nulle part. La lettre C se dessine encore sur la droite du bâtiment, de manière plus volumineuse, elle défit quiconque qui voudra l’en déplacé…
La rue est noire de monde, dans un sens c’est samedi, le samedi il y a toujours du monde, dans les rues commerçantes, personne ne retient son envie d’aller dépenser deux francs six sous par ci par là. Si ce n’est pas chez Citadium, il suffira de craquer pour un petit quelque chose à grignoter dans les fast Food avoisinants.
Une odeur alléchante… tout se mélange au contact des narines… comment retenir son envie de muffin, de gaufre, ou autres gourmandises qui chacun le sait n’est pas raisonnable… Il est même possible à seize heure de se faire un petit plaisir, un kebab frite au coin de la rue. Sous cette toile de devanture rouge délavée par le nombre d’année écoulée, la météo mais aussi par la fumée des cuissons qui s’échappe de la boutique et s’évapore parmi les mouvements de foule qui vont et viennent de toutes parts.
Les bancs d’en face sont d’ailleurs occupés par ceux qui ont craqué, tandis que les marches juste derrière accueillent ceux dont les pieds souffrent de la balade parisienne. H&M, Zara, Celio, Comptoir, Gucci, Diesel… tout est mélangé,