Cher ami,

Je plonge dans un monde hostile où je ne sens aucune âme qui vit. Le voreux, cette fosse, tassée au fond d’un creux avec ses constructions de briques, dressant sa cheminée comme une corne menaçante, me semblait avoir un air de bête goulue, accroupie là pour manger le monde. Et pourtant cet espace grouille d’hommes qui circulent tous dans le même bon sens. Je dis le bon sens car ils sont tous très organisés telle la grande entreprise de la « fourmilière géante », mais rien ne transpire la vie dans ces ténèbres à travers les galeries presque impraticables et glaciales. Ces hommes actifs paraissent tous semblables par leurs équipements. Ils portent un pantalon de toile, une longue veste claire et ce à cause de la noirceur des galeries. Pour eux, le soleil est remplacé par une lampe à flamme, extrêmement dangereuse en cas de grisou. En raison d’une grosse chaleur dans ces dernières, la plupart des habitués travaillent alors torse nu. Ils sont aussi vêtus d’une sorte de casque de cuir appelé « barette » et obligatoire au fond du voreux, mais elle ne les protège a peine. Ils sont aussi identiques par leurs visages maussades recouverts d’épaisses couches de suie noire, noire comme leurs poumons remplis de charbon,. Après des années de travail, la silice leurs fait cracher cette houille mélangée a leur sang. Cette crasse est permanente dans des conditions de travail peu avantageuse : « les haveurs s’allongent les uns au dessus des autres sur le front de taille, séparés par les planches à crochets qui retiennent le charbon abattu, ils occupent quelques mètres de la veine et elle est si mince qu’ils sont comme aplatis entre le toit et le mur. » Ils ne sont pas les seuls a travailler dans des conditions exécrables; le peu que j’ai vu m’a suffi pour tout remettre en question. Comment peut ont traiter l’espèce humaine de la sorte? J’ai une idée que je dois encore travailler et améliorer pour arriver à mes fins. Je pense que faire prendre conscience aux mineurs