Etique à nicomaque
Dissertation
Dans Protagoras de Platon, Socrate se demande comment est-il possible de juger une chose comme la meilleure à faire et en commettre une toute autre, c'est-à-dire être incontinent. Il affirme ensuite que l'incontinence n'est pas logique d'un point de vue moral et dit que le mal ne peut être commis volontairement.
D'après Aristote, un incontinent poursuivrait ce qui est agréable sur le moment, sans pour autant savoir que cela peut parfois être mauvais. L'incontinence part d'une opinion vraie et non d'une science, car le savoir correct n'est pas actif chez un incontinent lors de sa réflexion interne. Il est cependant guidé par ses désirs, l'envie de ressentir un certain plaisir est plus forte que ses connaissances savantes. Il n'est pourtant pas nécessaire de faire la distinction entre l'opinion vraie et la science dans la question de l'origine de l'incontinence, car certaines personnes pourraient attribuer un semblable crédit à leurs opinions que d'autres à leurs connaissances scientifiques. L'incontinent est alors inattentif à ce qui est mauvais et est guidé par les plaisir que pourrait offrir la vie. Il ne peut vaincre son envie de ressentir ces plaisir, c'est pourquoi il agit de façon en quelque sorte irresponsable. On ne pourrait tout de même pas qualifier ces actions d'irresponsables, car un incontinent possède la science, sans pour autant l'avoir. Cette situation est différente de celle où un individu aurait la science, mais n'en ferait pas usage volontairement. Dans le cas présent, un incontinent est en proie aux affections qui dominent sur sa raison correcte. Ces affections perturbent son corps et peuvent même produire des accès de délire dans certains cas.
Les actions d'un incontinent sont d'abord déclarées par l'âme, puis exécutées dans l'immédiat par son corps. Il y a deux cas bien démarqués; le cas où l'opinion universelle ne comporterait pas d'interdit et le cas où elle en comporterait. Dans le premier cas, un incontinent