Etrangers en france: intégration ou rejet 1860-1914
Avant la seconde moitié du XIX° siècle, l’immigration n’a jamais figuré comme un problème réel en France, pour la simple raison qu’elle n’avait jamais été réellement massive. Jusqu’alors, le plus gros de la population étrangère résidant en métropole était constitué d’intellectuels, de spécialistes financier (on peut évoquer les banquiers lombards) ou alors dans certains cas de victimes de guerres venues chercher en France de la sécurité, et constituait une part extrêmement minoritaire de la population. Le mot « étranger » lui même n’avait d’ailleurs pas encore dans l’imaginaire collectif sa signification d’aujourd’hui. L’année 1860, qui marque une ouverture nouvelle des frontières du territoire, vint changer la donne, ouvrant la porte à un nouveau type d’immigration, beaucoup plus prolétaire et très majoritairement en provenance des nations frontalières que sont par exemple l’Italie ou la Belgique. Dès lors on assista à de profonds bouleversements des relations entre autochtones et étrangers. Comment pouvons nous caractériser les relations qui les unissent, penchons-nous plutôt vers un rejet ou une assimilation? En quoi la question nouvelle des étrangers est-elle symptomatique de la consolidation d’un Etat nation? Nous nous pencherons dans un premier temps sur le contexte qui permit l’arrivée de ces « étrangers au territoire », avant de nous interroger sur les grandes difficultés d’assimilation et violences qu’ils eurent à subir. Enfin nous évoquerons différents traits que peut prendre l’intégration.
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A.
Jusqu'aux années 1870, la France est un pays divisé. La IIIe République consolidera la nation et unira la patrie. La naissance du Français était nécessaire pour que l'étranger puisse naître lui-aussi.
En effet, la France est alors encore très rurale. On compte 75% de ruraux en 1900. Les paysans ne connaissent que "le pays", c'est à dire la distance qu'ils parcourent à pied régulièrement,