Etrangeté et identité subjective: le personnage de meursault dans l'étranger de camus
Introduction : Meursault incarne-t-il l’homme « absurde » ?
1) Meursault, un être « étrange » (chap.1) > bizarre, surprenant, hors-norme (a-normal)
2) Meursault est-il « étranger » ? > se reconnaît-il comme extérieur à une communauté donnée ?
a- Meursault, un être « naturel » (première partie)
La « nature sensible » de Meursault est omniprésente dans la première partie du récit. Le texte fait une très large place aux formules appartenant au champ lexical de la sensation. Nous retiendrons ici quelques exemples qui mettent en évidence, sans ambigüité, la primauté de la sensibilité (des sensations) dans le tempérament du personnage.
• Dans le chap. 1 : > Vue : « La pièce était pleine d’une belle lumière de fin d’après-midi» (1130) « L’éclat de la lumière sur les murs blancs me fatiguait. » (1131) « La couleur rouge sang dans ce visage blafard me frappa. » (1135) Hyperesthésie visuelle : (hyperesthésie : augmentation anormale de la réaction à plusieurs ou à l’un des modes de l’exploration sensible) « Je les voyais comme je n’ai jamais vu personne et pas un détail de leurs visages ou de leurs habits ne m’échappait. » (1131) > Ouïe : « Deux frelons bourdonnaient contre la verrière. » (1130) > Toucher, odorat : « Il faisait doux, le café m’avait réchauffé et par la porte ouverte entrait une forte odeur de nuit et de fleurs. » (1131)
• Dans le chap. 2 : > Toucher : « Je sentais le ventre de Marie battre doucement. » (1138) > Vue : Hyperesthésie visuelle : « J’ai senti mes yeux se fatiguer à regarder ainsi les trottoirs avec leur chargement d’hommes et de lumières. » (1141)
• Dans le chap. 3 : > Ouïe : « Je n’entendais que les coups de mon sang qui bourdonnait à mes oreilles. » (1149)
• Dans le chap. 6 : > Vue