Etre libre est ce faire ce qu'il me plait ?
Rousseau, philosophe des Lumières, se pose ici la question de savoir comment atteindre le bonheur. Et à cette fin, il nous recommande d’avoir l’intelligence de ne pas désirer plus que nécessaire. Il faut se satisfaire du nécessaire pour être heureux. Il en faut peu pour être heureux et c’est pourquoi il conviendra de brider notre imaginaire car sinon nous nous mettons à désirer l’impossible et ce faisant, nous désirerons en vain. Faisons comme l’homme naturel, ce qu’il fait nécessairement faute de pouvoir faire autrement, faisons le volontairement, nous les hommes civilisés. Retrouvons le sens de l’essentiel, le goût des choses simples.
Nota bene : comme quoi la pub veut nous donner l’illusion que la surconsommation fera notre bonheur !
Le bonheur passe par le plaisir, relève du désir réalisé, du manque comblé, de la satisfaction. Ce qui fait du bien c’est de se faire du bien.
A cette fin il faudra brider l’imaginaire. Car l’imagination a en effet ici un pouvoir double, elle fait naître le désir : « elle l’excite » ; elle le « nourrit », c’est-à-dire l’entretient, en produisant la représentation fantasmatique de sa satisfaction, ce par quoi elle fait espérer la possibilité de la satisfaction.
Elle étend la mesure du possible ; elle déroule devant nous des possibles, des objectifs dont elle nous donne la représentation imagée, mais surtout, elle nous fait croire possible une infinité de choses. Or le possible est de l’ordre de la mesure, il est défini. Mais l’imagination, « maîtresse d’erreurs et de fausseté » disait déjà Pascal, nous conduit à croire possible la réalisation des chimères qu’elle enfante. L’imagination peut donc aller jusqu’à nous proposer des buts inaccessibles. Imaginer c’est reproduire ou anticiper par le moyen de l’esprit, une réalité absente. Je me donne la représentation de ce qui n’existe pas ou de ce qui est absent matériellement. Mais ce que j’imagine je ne peux m’empêcher de le croire possible, pouvant exister, alors que je