Etre raisonnable est-ce rennoncer à ses désirs ?
- c’est renoncer à l’insatisfaction et la souffrance qui les accompagnent donc un bon moyen pour arriver à un état de non souffrance (c’est ce que proposent les philosophes stoïcienne et épicurienne, se contenter d’une volonté raisonnable ou des besoins naturels et nécessaires). Le désir rend esclave et insatisfait ( tonneau percé des Danaïdes)
- c’est aussi un moyen de ne pas sombrer dans l’immoralité et de faire un pas vers la vertu, qui semble être notre destination en tant qu’être de raison et donc en tant qu’être moral ( éviter l’acrasie, la passion, le vice du plaisir…). Etre raisonnable, c’est en effet être conforme à la raison pratique, à la morale, aux devoirs
Mais N’est-ce pas oublier que le désir est d’abord une puissance créatrice inscrite dans l’essence de l’homme et qu’être raisonnable, c’est peut-être savoir percevoir les limites du rationnel.
II. A. cette réduction du désir au manque est une lecture incomplète du mythe de l’androgyne ( le désir est aussi aspiration à l’absolu, insatisfaction face à la réalité), du Banquet qui montre que si on condamne le désir et s’il est occasion de frustration, c’est parce qu’on en reste au bas de l’échelle, à la « bêtise des passions » selon Nietzsche par ignorance de soi et de lui ( désir mimétique= désir périphérique et insatisfaisant) et par ce que notre vision du désir est moralisatrice, issue d’une « morale d’esclaves »réactifs qui incapables d’agir et de créer, ont préféré penser que la réaction et ce qui est contraire à la vie est bon ; issue d’une vision erronée de ce que Dieu pourrait exiger de nous ( Spinoza) véhiculée par