Etre raisonnable, est-ce renoncer à ses désirs ?
est-ce renoncer à ses désirs ?
Le désir, mouvement qui porte vers un objet qu’on imagine source de satisfaction, est souvent opposé à la raison. Celle-ci dans le sens d’être raisonnable, c’est-à-dire être responsable de ses actes en faisant usage de la raison éthique, qui dicte nos conduites sociales. Or le désir et la raison tout en faisant parti de l’essence de l’homme sont très différents. En effet la raison est une faculté universelle quand le désir est particulier. De plus renoncer à ses désirs, c’est renier quelque chose qu’on aurait à priori bien aimé pour une autre qui semble plus souhaitable. Le choix entre les deux est-il alors inéluctable ? Assouvir ses désirs, est-ce être déraisonnable ? Pour agir moralement doit-on renoncer à tous ses désirs ?
Ces désirs, auxquels il faudrait tourner le dos, ne sont-ils pas superflu ?
En effet, ils sont source d’insatisfaction, du fait que ce qui est souvent convoité est immatériel, objet impossible. Cela peut être l’opinion des autres, la gloire, les honneurs ou autre. Ce sont des objets qui ne sont pas en notre possession, d’où notre difficulté à les acquérir, qui nous plonge dans l’insatisfaction. Cette dernière nous emprisonne et nous la côtoyons jours après jours. Quand elle prend contrôle sur notre être, nous devenons en quelque sorte esclaves de nos désirs, désirs dépendants alors d’autrui. De plus le désir peut s’apparenter au manque, un manque existentiel et non matériel. Et quand l’un est assouvit, c’est un autre qui apparaît. Ainsi même l’homme le plus riche du monde conserve des désirs inassouvis. On peut alors toujours tendre vers l’extrême, d’où dans notre société la récurrente quête de l’éternité. Mais l’homme se sert de l’infinité de ses désirs, pour compenser sa finitude. Or l’assouvissement d’un désir est temporaire et la conscience de soi est fragile incomplète et parfois contradictoire. Il peut soulager pendant un moment, mais une fois cette