Etude approfondie du personnage d'ulysse dans l'odyssée d'homère
--> Tentons de le définir
I – L’Aède
« Je te conterai donc le périlleux retour « dont Zeus me gratifia quand je revins de la Troade » (IX ; 37) ← C’est un aède car : _ il captive son auditoire « A ces mots, tous restèrent sans parler dans le silence : « ils étaient sous le charme en l’ombre de la salle » (XIII ; 1) _ Son récit s’inscrit dans une tradition poétique particulière « Ce voyage dans un espace géographique aussi vrai qu’imaginaire, donne un voyage construit selon des principes poétiques qui deviendront pour Aristote une référence » Louis Germain ← Le retour sur son histoire permet une formulation du retour sur lui-même auquel a opéré son voyage. Ulysse se transforme en aède ; son récit ne lui appartient plus, donc distance critique avec lui-même. « Mon âme jamais ne se laissa persuadé » (IX ; 33) chez Circé « Mais je ne cédai pas, alors qu’il eût bien mieux valu » (IX , 228) chez Polyphème
En se perdant géographiquement, Ulysse s’est perdu lui-même ; en racontant ses aventures, il se retrouve et peut dès lors passer à une autre étape de sa vie : on le voit faire le bilan de ce qui est important à ses yeux (ode à la vie) « Et moi, je ne connais rien de plus beau que cette terre […] « car il n’est rien pour l’homme de plus doux que sa patrie » (IX ; 28)
« Il n’est rien de plus beau que d’ouïr un chanteur « comme Démodocos, que sa parole égale aux dieux. « croyez – moi, en effet, il n’est pas de meilleur vie « que lorsque la gaieté règne dans tout le peuple, « que les convives dans la salle écoutent le chanteur, « assis en rang, les tables devant eux chargées « de viandes et de pain, et l’échanson dans le cratère « puisant le vin et le versant dans chaque